jeudi 18 octobre 2012

Dis Papa, tu dors tout seul?

Ca ne te regarde pas si tu veux tout savoir !

Mais à y réfléchir plus, le sujet est intéressant et  à la mode si j'en crois les news...

En fait, quand on est un jeune adolescent qui découvre la Vie, on souhaite dormir avec sa douce, son amour, sa belette. On est pressé, empressé, emprunté, excité à l'idée de se mettre sous la couette aux motifs de Justin Bieber. Vite, un câlin avec l'heureuse élue, ou presque. Car à cet âge là, la découverte n'est pas un vain mot. Pour ce qui me concerne en tout cas, mais il y a bien longtemps que j'ai fini de découvrir...

Puis on se marie, on se pacse, on se lie. On partage alors un LIT. Mon Dieu, un lit en 140. Tout serré. Le matelas pas trop top car on n'a pas un rond pour acheter un Dunlopillo de dernière génération, qui vous moule le corps et qui se rappelle de sa forme. On est content, encore. On y croit mais on commence à râler quand ca bouge trop à côté. On bouge en moyenne 40 fois par nuit. Pou ceux qui dorment.

Puis on vieillit. Ensemble. Pour ceux qui aiment souffrir la nuit. Nos corps d’athlètes supportent mal le sommier à lattes, le matelas up to date. On s’empâte, on commence à ronflotter...doucement...sûrement. Les étreintes torrides du début deviennent un peu plus espacées, moins folles, plus mécaniques. Là, il est temps de prendre des décisions: changer de matelas pour le passer en 180 ou divorcer. Ou résister, continuer à souffrir et à pester. Qui n'a jamais été à côté de quelqu'un qui dormait trop bien, trop fort, trop profondément quand vous êtes en train de regarder le plafond, en écoutant la respiration de Morphé ou les grrr grrrrrrr grrrrrrrrr réguliers... Putain c'est pas possible, va la fermer oui!!!!!!!!!!!!!Moi aussi je veux dormir! Et on n'y arrive pas. On tourne, retourne, finalement le Grr d'à côté se réveille et te pourrit! Allez je me léve, j'en ai marre. Je dormirai plus tard.

Puis on vieillit. Pas ensemble. Le grand Lit en 200 est bien vide. Bien froid. Bien large. C'est triste. Non, c'est trop bon! Faire l'étoile de mer, ronfler à en faire péter les vitres, regarder la TV jusqu'à pas d'heure, la laisser allumer en s'endormant, tchater sur internet avec les copines sans avoir à rendre compte au grr d'à côté qui a les boules. Ah oui, le pied. Presque. Car c'est si bon de se réveiller le matin avec un grr bien chaud collé contre soi. J'aurai pu dire incrusté. Et là, y a pas. La misère. Merde, c'était quand même pas mal avant. Allez, je me lâche, un petit prout pour m'encourager à me lever. Ca au moins, ca fait plaisir!

Puis on reconstruit ou on persiste (pour ceux qui n'avaient divorcé). Ça veut dire qu'on décide de partager les bons et les mauvais moments. Les jours et les nuits. On passe quand même plus de 24 ans de notre vie à dormir...Et c'est le retour vers un condensé de ce que nous avons vécu avant: Excitation, empressement, ronflements, mouvements, incrustations, douche. 8 français sur 10 ne s'embrassent pas avant de s'endormir. Y en a même qui ne se parle même pas. En se couchant, en se levant. Le lit est devenu un lieu commun.Alors pourquoi dormir à deux alors...

Du coup, il faut trouver une solution viable. Une solution qui permette de contenter tout le monde. Partager un lit de temps en temps, ou une partie de la nuit. Mais dormir seul! Dans deux chambres séparées, pas des lits jumeaux. Content de se retrouver pour la partie intéressant de la nuit, ou du lit. Venir miauler et gratter à la porte, miaou miaou. Puis repartir, comblé et heureux de vivre, pour mieux dormir.

Et se réveiller.
D'ailleurs, j'ai fini mon rêve. J'ai pas dormi la nuit dernière...

Ainsi va la Vie au Cambodge.