jeudi 19 septembre 2019

Dis papa, t’aimes bien attendre ?




Ma petite fille…si tu savais. J’ai fini d’attendre ton frère, ca pour le coup c’est sûr. Il navigue de ses propres ailes ou il vole sur les flots, ça dépend des jours et de sa panoplie.

Mais non je n’aime pas ! J’aime pas du tout même. Impatient, tout tout de suite, pas toutou de suite.

Je me souviens de ces longues séances de saut que le vent venait perturber. Des heures à glander, à attendre, qu’EOLE aille se taper la bise ailleurs. Et profiter des turbulences de l’avion, des 60 kilos de charge et des 20 secondes de descente sous voile… Mais ca valait le coup. Le coup de feu.

Un grand philosophe du siècle dernier que j’ai bien connu, disait : « Je ne suis pas dans ce monde à la hauteur de vos attentes et vous n’êtes pas dans ce monde à la hauteur de la mienne.» Et lui, il s’appelle Bruce Lee, pas Van Damme… C’est beau non ?

Alors qu’attendons-nous ? Surtout moi…

Attendre que tout le monde soit d’accord avec moi ? Mais c’est mal barré. Pourtant ca éviterait les bastons, les discussions sans fins. Et puis si t’es pas d’accord, on s’en fout.

Attendre d’être respecté par ceux qui m’entourent ou qui me côtoient ? Mais y aura toujours des plus malins que les autres, des plus forts, des plus plus. Des donneurs de leçons, des moralisateurs, des esprits taquins. Et des cons. Se respecter soi-même, ne serait-ce pas aussi une voie ? Ne pas mendier l’amour et le respect des autres. Vivre en s’aimant, sans pour autant se regarder le nombril, enfin pour ceux qui y arrivent encore.

Attendre qu’on m’aime ? Ca va être long, et même quand tu crois que ca va arriver, ca sort pas, ca vient pas. Par connerie, par pudeur, par ego. Il est des personnes qui ont encore du mal à dire je t’aime ou qui n’y arrivent plus, pensant peut-être que c’est trop. Pourtant quand j’attends que celle que j’aime m’aime et me le dise, c’est la cata. Du coup, y a plus personne qui dit mot, motus et bouches pourtant pas cousues…

Attendre que les gens soient comme j’ai envie qu’ils soient ? Ca c’est le psy qui le dit. Perso, j’aimerais que tout le monde soit naturel, spontané, et clair. Pas besoin de blablas inutiles, direct et assume toi. Y en a qui disent « oui mais toi t’aimes que les grandes blondes avec des gros nibards… » Bon, c’est pas faux, mais en même temps, combien j’en ai connu dans ma vie… Faut rester lucide hein. C’est pas parce qu’ne passant devant une pâtisserie je vois des babas au rhum, que je me les tape tous. Voire un seul. Je peux aussi manger un nez clair, du riz olé et une tarte aux poils. La gourmandise est un vilain défaut. Oui. Regardons les autres avec leurs qualités et leurs défauts, acceptons-les aussi. Valable dans les deux sens.

Attendre qu’on devine ce que je pense ? Ben parfois, quand t’en a marre de te prendre des vents ou des remarques, tu ne dis plus rien. Tu penses, donc tu es. Tu panses et tu hais, aussi.
Communiquer ! oui…C’est pas parce qu’on a rien dire qu’il faut fermer sa gueule. Mais communiquer, c’est aussi du partage. Communiquer tout seul, c’est de la masturbation. Non ? (oula , le jeu de mots est osé, y en a encore qui souvent ?)

Attendre que les gens changent ? Erreur p’tite fille. Les gens ne changent pas. Certains bonifient, certains pourrissent. D’autres écoutent, d’autres ressassent, d’autres apprennent. On n’est comme on nait. On accumule les années et les expériences, heureuses, ou pas. On les stocke. On vit avec, on fait avec. Alors essayer de changer les gens ne sert à rien, c’est une perte de temps, et une voie sans issue.

Attendre que tout le monde soit heureux ? Mais t’es pas bien toi…. Même les gens heureux arrivent à être malheureux. Ou essaient de le faire croire. Heureusement pas tous ! Pourtant, c’est bien d’être heureux non ? Pas besoin de grand-chose en fait. Plein de tunes, la santé, et des amis bien dans leurs baskets. Remarque quand t’es heureux avec de la tune, t’as toujours beaucoup plus d’amis que quand t’es triste et fauché… Pourquoi ?

Alors attendre, pourquoi pas. Quand on sait ce qu’on attend c’est mieux. Quand on sait qu’on n’attend pas pour rien aussi. Mais le propre de l’attente c’est ? D’attendre sans savoir si ca sera long, court, bon ou pas.

Attendre peut-être beau aussi, une belle histoire. Le messie, à Barcelone.

Mais pas attendre de mourir seul, sans un rond, en se pissant dessus…

Ainsi va la vie en EHPAD.