samedi 22 septembre 2012

Dis papa, ca sert à quoi une corrida?

Oula attention, là je vais m'attirer les ires des uns et les zoreilles des autres. 
En effet, la corrida vient d'être reconnue conforme à notre constitution, attaquée qu'elle était par des associations anti corrida.

Du coup, ca grave dans le marbre et pour un moment encore ce spectacle, car il s'agit bien d'un spectacle.

Où l'on meurt, où l'on applaudit, où l'on sacre.

Et moi j'aime la corrida.

J'aime cette ambiance de passionnés , dans des arenes antiques, chaudes et lumineuses, sol y ombre.
J'aime voir ces hommes combattre des toros nobles.

Barbare, disent les uns. Sauvage, disent les autres. Cruel, disent les uns et les autres.
Les memes qui disent que gaver une oie est de la torture, ou elever des poulets en batterie est une honte.
Ne melangeons pas les genres. Dindes et dindons n'ont pas le pouvoir de se défendre, le taureau a le droit d'embrocher le monsieur qui veut lui aussi lui couper les oreilles et la queue, et là , mesdames et messieurs, imaginez vous à la place du petit bonhomme , au milieu de l'arène.
500 kilos de muscle, des cornes affûtées, une haleine de chacal, des yeux noirs. Le taureau qui est prêt à tout pour vivre un peu plus longtemps. Le soleil, la peur, la solitude du torero qui va devoir jouer, danser, virevolter au passage millimétré du toro de combat.
J'y suis allé dans l'arène, j'ai vu de prés un toro de combat, et je vous avoue humblement que je laisse ma place car il faut avoir une paire de couilles aussi grosses que celle du bovidé en face pour l'affronter.
Les puristes intégristes du contre vont me dire que les piquadors lui piquent de dos de leurs lances, qu'ensuite on lui plante des des banderilles dans l'échine. Oui, ca doit le piquer un peu, ca saigne beaucoup.
Pas plus que quand mémère arrachait l'oeil du lapin, encore vivant, pour le saigner, avant de lui enlever son " pyjama" comme elle disait..
Pas plus qu'en afghanistan. Pas plus qu'à cannes quand un flic meure écrabouillé par un fou volant roulant à fond en sens interdit. Pas plus qu'au journal télévise, quand tout le monde est à table et commente les actualités sanglantes avec force détail.
Pas plus, pas moins.
La corrida urbaine est bien plus grave qu'un spectacle taurin. Notre quotidien est violent, nos attitudes violentes, nos loisirs violents. Est il donc mal de se rassembler dans une arène pour y voir la mort d'un gros boeuf bien couillu encore? 
Le spectacle est payant, et celui qui ne veut pas le voir aille au cinema ou pâturer avec madame et les enfants.
Et au cambodge, on ferait bien d'y penser, une corrida avec des zebus et des petits khmers d'un mètre soixante...


Alea jacta est.



jeudi 20 septembre 2012

Dis papa, pourquoi tu cours?

Je ne cours pas pas, je me traine...

Pas compliqué à comprendre cependant.

La cinquantaine, une vie de sportif qui ne fait plus de sport, une vie facile dans un pays où il fait bon vivre, une colonne vertébrale qui a subi quelques opérations et les vacances d'été ont définitivement ruiné tout espoir d'avoir les abdos et le cœur de mes 20 ans.
Certes il faut vivre avec son temps, et accepter le poids des ans qui passent, et qui à terme nous feront trépasser, mais justement, laissons les simplement passer en bonifiant!

Du coup, grande résolution. Il est si difficile de courir dans Phnom Penh tant le trafic routier est dense et les endroits inexistants, que je suis allé m'inscrire en salle. La dernière fois que j'y suis rentré, j'avais 20 ans de moins...

Et l'ambiance n'a pas changé, seuls les instruments de torture se sont peaufinés, raffinés.

Tout d'abord, le ballet des voitures de luxe déposant leurs stars, starlettes, midinettes, rondelettes, hommes d'affaires, généraux et politiques est à regarder. Un spectacle  en lui même. La hiérarchie étant une science exacte, le plus important est garé pratiquement dans le hall d'entrée de la salle, et ensuite on décale. Je me gare donc assez loin, marcher quelques dizaines de mètres quand on vient faire du sport ne me parait absurde. Les parcmètres vivants (1) adoptent eux aussi une attitude différente selon la personnalité qui débarque (ou s'affale) des Range Rovers, la tête est plus ou moins courbée, l’empressement à ouvrir la portière a elle aussi des vitesses différentes. C'est le début du spectacle.

Le show continue dans les vestiaires. Les téléphones sonnent, les hommes parlent bien forts pour bien montrer qu'ils sont importants et que même dans les vestiaires d'une salle de sport, il faut travailler. Non mais. Déshabillage des costumes pour passer en tenue de sportif accompli, la bedaine arrondie est rentrée quand un autre mâle observe la scène. La balance intelligemment mise en place dans le corridor soutient en début de séance le poids des hommes plein de bonne volonté, elle souffre...Le miroir juste en face soutient lui aussi le regard désespéré des rondouillards, celui satisfait des moins dodus et cerise sur le gâteau, celui des body builders protéinés et sans poils des musclors avertis ou en herbe. ET vas y que je me tourne, que je me lève les bras, que je sors ma pince à épiler pour enlever un poil disgracieux...Et moi, je fais figure de singe avec ma moumoutte pectorale...

La séance vestiaire finie, il faut aller travailler son corps. Des dizaines de machine barbare, des tapis, des tonnes de fonte...l'inquisition, Guantanamo, la Santé...

Et c'est parti pour 90 minutes de fonte des graisses disgracieuses selon les normes occidentales. Car certaines sociétés et religion considèrent qu'un petit bedon ou qu'une grosse paire de fesses bien dodues sont signe de richesse et de santé. C'est dingue, non?

AC/DC sur les oreilles, à fond afin de bien continuer à me ruiner les tympans, mais c'est trop bon. Tapis de course. 30 minutes. 29 minutes. 28mn30.27........putain ca va finir oui ou non? Elles sont déréglées ces machines c'est pas possible! Les minutes durent des heures ici, incroyable. Et l’autre qui gueule dans mes oreilles T.N.T. is dynamyteeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee. Ah voilà, le tapis s'arrête. Bilan? 500 calories... l'équivalent d'un banana split. Dégouté.

Direction les vélos ellyptiques. L'engin déconseillé aux psychos et retardés. Déjà, il faut commencer par programmer la séance sur l'ordinateur de la machine: livres, miles...mais moi je suis Français madame. Je parle Kilos et Mètres...Alors, hein? Bon, j'y arrive enfin. Et me voilà en train de pédaler des jambes, tirer des bras, onduler du bassin et dodeliner de la Tête. En plus de pester, de maugréer et de me demander à quoi ca sert. La machine s'énerve, elle veut me faire grimper une petite colline, mon pouls s’affole, je vais mourir, Maman! La bête me parle, me dit qu'il faut que je ralentisse la cadence car j'ai pété le score du Heart Rate et je vais exploser mon palpitant. MAis je ne veux pas, je veux bruler des calories, deux ou trois banana split, merde!
Je sue, je suis seul au monde, Angus défonce sa guitare, Thierry défonce la machine, c'est bientot fini.
C'est fini, 400 calories. JE veux mourir, j'en ai marre.

Reste le vélo normal. 20 minutes. Là, je suis mort, je pédale dans le vide, je veux écouter la CaLLas, je ferme les yeux, je épdale comme un zombie, Walking Deads, c'est moi. Je ne veux même plus regarder le spectacle autour de moi, je ne peux plus car ma tête est démontée et je me fous de regarder celle des autres. A peine si j'ai le temps de regarder une belle khmère dans sa belle tenue toute neuve tortiller du popotin en allant au stepper..

Voilà, la séance vélo est finie, je ne regarde même pas combien de calories ont été brulées. Direction le sauna et la douche.

Fin de la partie et moi aussi, je vais sur la balance. Ah quand même! Super Thierry, tu as perdu 900 grammes...d'eau.

A demain.

Ainsi va la Vie Au Cambodge.

http://www.theplace-gym.com/


(1) Pas de parcmètres comme chez nous, mais des centaines de types plus ou moins validés et valides qui s'empressent de vous parquer, vous guider avec plus ou moins de bonne fortune, devant les commerces, moyennant un petit billet.