samedi 22 mars 2014

Dis Papa, c'est quoi une dépression?

Un cyclone. De l'eau, du vent, des arbres arrachés, des bateaux coulés, des gens qui n'ont plus de maison, d'autres qui se font engloutir par les vagues alors qu'ils prenaient des photos là où leur avait dit de ne pas être. Une dépression tropicale

Un cyclone, c'est toi quand tu te lèves le matin et que tu crois que ton Papa a encore 20 ans, et qu'il faut tout de suite aller vite pour te servir le petit déjeuner, te laver, t'habiller, t'amuser, t'éduquer, de gronder, te faire à manger, et peut être obtenir un bisou. Sale gosse. Une dépression juvénile.

Ce qui me fait transiter vers cet article de presse qui dit que faire des enfants ferait éviter la dépression. Ben merde alors!

Article de Presse à lire avant de poursuivre....

En gros, il est dit que les endroits de France où le taux de natalité était élevé ( les grandes villes généralement) représentaient un taux moins élevé de dépressifs que ceux où les petits chérubins étaient moins présents. Oulala, les mono neurones vont zapper tout de suite...

Le fin psychologue que je suis se dit alors. Mais c'est bien sûr!
1- moins de jeunes, donc plus de vieux, plus de célibataires, plus de célibataires vieux, plus les boules d'être seul. Et hop, je m'inscris sur Meetic, j'y croise tous les mal baisés du coin, les moches, les aigris, les fous, et autres reliquats non encore embastillés.Coup de déprime supplémentaire. Stilnox. Dodo. Demain fera jour.
2- plus de jeunes, moins de vieux. Pas moins de célibataires mais plus de monde sur le marché de l'emploi rose. De là à croire que c'est mieux, j'en doute.
3- plus de bébés dans le couple? des triplés rendraient donc plus euphoriques et moins dépressifs des parents, heureux! Popopopop....vous vous y voyez vous? Moi pas. Au contraire, couches, pleurs, nuits blanches, dents qui sortent, varicelle, bronchiolite, et areu areu ne me rendent pas forcément de bonne humeur. Mais , il est vrai que d'autres pourraient s'en réjouir. Tant mieux.
4-le journaliste dit "le handicap, la solitude, la vieillesse sont des facteurs dépressifs". Wouahaouuuuuuuuuuuuuuuuuu, là, il y a une bête de journalisme. Un cul de jatte, aveugle et sourd, heureux, je n'en ai pas encore vu. Remarque doit pas y en avoir beaucoup. Il est surement dépressif d'ailleurs ce jornaliste pour raconter tant de conneries.

Du coup, je m'interroge sur le bien fondé de telles enquêtes qui brassent de l'air et des  mots. Sans apporter quoique ce soit aux maux.

La dépression ronge parfois sans qu'on le sache. Lentement, doucement. Inexorablement. Elle envahit notre espace vitale, nos nuits blanches, nos journées noires. Avec des enfants, sans enfants. Pareil. Jeune, vieux. Pareil.

Un jour on n'a plus envie de se lever le matin pour aller au boulot. Pas envie de faire le petit déjeuner des enfants qui demandent leur pitance. Pas envie de parler aux collègues. Pas envie de rire aux conneries des amis. Pas envie de répondre au téléphone. Pas envie d'écrire. Pas besoin d'aller chez le médecin. Surtout pas aller chez un psy. On a honte, on se cache, on s'enfonce. Et quand on n'a pas cette force de rebondir alors que le fond est atteint, on part sous terre. Ou en fumée, ca dépend de vos choix de fin de vie.

Et ça n'épargne personne. Les plus forts y ont droit, un jour ou l'autre. Il suffit d'un chagrin d'amour, d'un compte en banque qui ne se remplit pas depuis des mois, d'une maladie qui ne se soigne pas, d'un enfant qu'on ne voit pas ou plus, ou de l'ensemble pour que l'on plonge vers les abysses noires de la dépression.

Puis, parfois, on va voir un psychologue. Merde, le réparateur de moral, il va bien me guérir non? J'en sais rien en fait. Deux séances pour faire le point qui m'auront coûté 100 euros ne m'ont rien apporté, si ce n'est de parler de soi devant quelqu'un qui opine du chef, ne parle pas, regarde dans le vide et pose parfois quelques questions qu'on aurait pu se poser. Et qui font réagir et remonter à la surface. Normalement.

A tous les dépressifs de la Terre : n'allez pas lire les blogs des autres dépressifs ! C'est mortel.
Lisez mon Blog, regardez mes photos, évadez vous, buvez du thé à la menthe, mangez du chocolat, allez au salon de massage, tapez vous une pouffe ou un blaireau, et dépensez votre pognon! Quand il n'y en aura plus, on ne pourra plus vous le prendre!

Qui n'est jamais tombé n'a pas de juste idée de savoir l'effort qu'il faut faire pour se tenir debout.

Ainsi va la vie dans mes cabinets.