mardi 23 août 2011

Dis papa, c'est quoi Les Colonies?

23 Aout 2011- Phnom Penh- Cambodge.

A l'heure où les expats font la sieste après leur bière et leur déjeuner, j'ai envie d'écrire un peu. Ça fait longtemps que je ne l'ai pas fait d'ailleurs. Juste le temps de laisser passer un certain nombre de sentiments douloureux, de ressentis, d'envies de tous ordres.

Et oui, après un départ pour le moins désagréable, mon arrivée dans cette nouvelle capitale mondiale aura été étrange.

Le retour vers le Cambodge que je connaissais depuis mon séjour onusien en 1992 est un retour que j'ai voulu, souhaité  désiré. Je n'imaginais pas qu'il se fasse dans des conditions personnelles aussi précaires ou plutôt  aussi délabrées.

Ce fut le cas. Si  mon corps est bien arrivé à destination, ma tête est ailleurs. On en reparlera plus tard de ma tête encore entière et pas en morceaux sur le sol.

Le Cambodge. Ancien protectorat français, colonie, colonisé, abandonné à son sort, à sa marche vers la Liberté.
Le Cambodge, le royaume du Cambodge. Une famille royale, des princes, des princesses, des palais, des jardins.
Le Cambodge, les khmers rouges, auteurs d'un des plus grands génocides de tous les temps sur leur propre population. Aujourd'hui jugés dans un procès qui n'en finit pas alors que les preuves sont accablantes. Les rescapés se font face, attendant que l'Histoire tranche.
Le Cambodge. Des millions de mobylettes, de tuk tuk qui envahissent les villes, les routes, les campagnes. Une circulation anarchique, bon enfant, déroutante  et mortellement dangereuse.
Le Cambodge. Une expansion réelle à grands coups de milliards de dollars d'aide des uns et des autres, chinois, américains, et autres bienfaiteurs avisés. La France saupoudre.
Le Cambodge, les orphelinats, la prostitution, le sida, les touristes masculins rougeauds, le regard vicelard, le billet US facile.
Le Cambodge, ses rizières verdoyantes, ses innombrables temples où vivent les bonzes tout d'orange vétus.
Le Cambodge, ses plages du Sud.
Le Cambodge, ses lacs et ses fleuves.
Le Cambodge, ses habitants démunis toujours prêts à aider d'un sourire, d'un geste, d'une main qui se tend.
Le Cambodge, pays où les enfants sont normalement roi. Quand leur famille est aisée. Dans le cas contraire, ils survivent, vivent, travaillent, le tri sélectif des ordures est efficace et particulièrement bien réussi. Rien ne se perd, tout se transforme.
L'Indochine, le pays mythique que nos soldats aimaient à en mourir. Le pays où nos soldats ont appris à leurs dépens qu'ils n'étaient pas chez eux.

C'est tout cela une Colonie qui n'existe plus depuis longtemps.

Il en reste pour ce qui me concerne une grande villa que l'armée cambodgienne met à ma disposition et pour laquelle le gouvernement français récupère un loyer. Rien ne se perd aussi chez nous, non?

Ainsi va la Vie au Royaume Khmer..

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