mercredi 10 décembre 2014

Dis papa, t'as déjà été otage?






Ça dépend de qui, ou de quoi.
Nous sommes tous otages de quelque chose, de quelqu'un.
Du boulot, car sauf à être député, sénateur ou élu de la République, donc rentier à vie, il faut bosser. Attention, je ne dis pas que cette caste élitiste ne travaille pas. Enfin, pas tous. Je dis que j'aimerais avoir le même mode de calcul et les mêmes avantages pour ma retraite de soldat de la République. Une chose est certaine, faut bosser quand on est normal, c'est à dire moi.

Des médias, car sauf à être autiste, on est obligé d'y passer. La presse pipole, la presse sensation ou avec comme on veut, la presse business, la presse tévé, la presse écrite, on en bouffe à toutes les sauces. Alors, oui je sais, y en a qui disent t'as qu'à pas regarder la télé ou écouter la radio, voire pas lire les journaux. Oui oui bien sur, je peux aussi me crever les yeux et les tympans. Après, on croit ce que l'on veut et surtout pas la presse. La liberté, la mienne et celle de la presse. Comment les concilier, comment ne pas croire ce que d'autres produisent, qui est otage de qui. Hum?

De la famille, car on a tous une famille, des parents , des enfants, des  frères, des sœurs, de la smala. Sauf à être là ermite dans les montagnes tibétaines, faut faire avec. Pour les bons cotés, et les mauvais. Ben oui, là aussi faut pas choisir et prendre ce qui me fait plaisir ou m’intéresse et laisser le chiant pour les autres. La famille par contre elle, on ne la choisit pas, c'est un package acquis au départ, comme le prénom. Quelle idée d'appeler sa fille Mata wata, mais pourquoi pas.

De ma banque, car je ne connais personne qui n'a pas de compte bancaire. Et vous? Par contre, je vous le concède, on peut choisir son officine. Reste que quand même, je suis dépendant de leurs règles, de leurs taux, de leurs tarifs, de leurs bons vouloirs. Ben oui, au cas où vous ne le sauriez pas, elles ont toutes signé un pacte occulte pour ne pas se défoncer entre elles, comme ça vous vous pouvez toujours chercher un meilleur taux.

Du téléphone, car qui n'a pas au moins UN téléphone. Fixe et fixé sur l'oreille. Mobile et greffé sur l'autre oreille avec les doigts d'une main sur le clavier virtuel et ceux de l'autre fourrés dans le nez ou l'oreille libre. Comment on faisait avant quand il n'y avait pas de réseau téléphonique et d'appareils portatifs. Tiens oui, c'est vrai on faisait comment? Et bien on prenait plus de temps pour se voir me semble t-il, pour se donner des rendez vous plus souvent. On avait aussi l'habitude d'aller à l'essentiel. Ben oui, quand je vois des couples s'envoyer des SMS alors qu'ils sont en face l'un de l'autre, ça me fout hors de moi. Ou s'envoyer des SMS juste pour se demander s'il faut acheter du pain quand un petit dialogue entre amoureux aurait permis d'y répondre. Alors oui, là aussi, on est otage du téléphone car quand on n'a pas, on nous demande d'en avoir un.

De ma voiture, car je n'ai plus 15 ans et me taper 15 km en vélo pour aller m’entraîner au foot ou aller au lycée, c'est fini. Et quand elle ne fonctionne plus, c'est la galère. Prêt à tout pour la retrouver ma Skoda pourrite. Même payer 800 euros pour une simple carte électronique qui fait bipper une alarme pour rien, tout le temps. Le 9ème du prix global de ma caisse de divorcé, merde.

Tiens, otage des JAF aussi. En fait, ils n'entendent rien de ce que je leur dis quand ils me convoquent pour soi disant régler au mieux les intérêts des enfants. Voilà un qui me rend responsable de ne pas avoir été muté à Pau, comme si c'était moi qui décidait de ma mutation, et qui me fait payer la facture totale pour la récup de la pisseuse. Un autre, me dit que je suis trop pressant quand j'essaie de voir le caldoche ado que je n'ai pas vu depuis 2011. Ou celui qui me dit que d'avoir un visio conférence avec ma fille est une très bonne idée, charge à moi d'acheter le matériel et la connexion, à mettre en place chez la maman. Mais putain, il a des gosses ce JAF? Donc oui, otage d'une justice sclérosée et aveugle, engluée dans des dossiers de merde, des procédures d'un autre temps, des codes monstrueux de complexité et de non mises à jour. Ras le bol.

Alors oui, je suis un otage, comme nous tous, de plein de choses et de gens dont j'aimerais ne jamais connaitre l'existence.

Mais je n'ai jamais été otage d'une organisation mafieuse, quel qu’elle soit.

Du coup, quand je vois ce type, brave sûrement, descendre d'un avion bleu blanc rouge, comme tant d'autres avant, je m'interroge. Je me demande ce qu'il était parti foutre dans des zones de guerre que tout le monde connait.

Les plus cons d'entre nous diront qu'il faut des gens courageux comme ceux là pour aller défendre la veuve et l'orphelin là bas. Ou pour aller protéger les intérêts de grosses multinationales.Les plus durs diront c'est bien fait pour leur gueule, ils n'avaient qu'à pas y aller.Les plus modérés diront qu'ils ne sont pas responsables de leur détention forcée et que ce sont bien ceux qui les ont ravi qui le sont.

Toi tu dis quoi?

Moi je dis qu'à notre époque, nul n'est censé ignorer la Loi, celles du Talion ou du Djihad inclues. A la chasse, le lapin tire disait confucius, pas plus qu'un autre. Mais je dis que quand on prend des risques, on en tire toutes les conclusions et il est alors dommage que des soldats meurent pour réparer l'erreur de jugement et d'appréciation. Car lui, le soldat, il n'a rien demandé, il exécute les ordres qu'on lui donne, tout en haut de la pyramide, voir mon premier paragraphe sur le topic du jour.

Et à ce titre, ca me ferait chier, oui, chier, de crever pour quelqu'un qui soit s'en fout plein les fouilles, soit se fout des règles élémentaires de sécurité rappelées partout. Et qui ensuite en fera peut être un livre qui dénigre l'action des mecs qui sont venus le chercher trop tard...

Viva la libertad.
Ainsi va la vie à Villacoublay.