samedi 11 avril 2015

Dis papa, tu donnes tes organes?

Oui. Sans conditions. Tout. 

Enfin tout ce qui sera encore bon à mettre dans le corps d'un autre, ou d'une autre. Tiens encore mieux, donner mes cornées à une femme, pour qu'elle voit la Vie avec mes yeux. Enfin, je crois. Enfin, je n'en sais rien en fait. Elle verra quoi...

Donner mes reins à un mec qui ne boit pas une goutte d'alcool. Mes poumons à un non fumeur. Mon foie à une esthète bio. Quoi d'autres encore?

Alors que le Peuple français, via sa représentation nationale, a voté le consentement présumé du don d'organe. Il faudra donc s'inscrire sur un registre national pour exprimer formellement son refus de donner un organe après la mort. Sinon, ca sera le marché sur place. Aie, ca coince, ca crie, ca n'est pas d'accord, c'est d'accord. C'est la vie. Et moi je trouve bien de pouvoir prolonger la vie de quelqu'un d'autre alors que je serai crevé, raide mort et ensuite parti en fumée et cendres.

Je comprends que cela puisse faire débat, philosophie, religieux, moral, éthique et tac. En fait comme pour les autotransfusions sanguines, on devrait pouvoir trouver une solution du genre. Prélever nos organes quand on est jeune et en bonne santé, et nous les réimplanter ensuite quand on aura un pépin de santé, ou un accident. 
Quoi, y en a un qui me dit que ca peut pas marcher. A t on besoin de 2 yeux pour voir la misère? de 2 reins pour pisser des cailloux? de 2 poumons pour respirer la santé? de 2 jambes pour jouer à cloche pied, de 2 bras pour jouer du piano à queue, de 2 roupettes pour se reproduire, de 2 foies pour picoler? Car oui, mesdames et messieurs, j'ai deux foies. Oui oui. Une anomalie congénitale qui veut qu'un foie distille l'alcool, l'autre le cholestérol et les triglycérides que papa et maman m'ont refilés. Pourtant j'avais rien demandé moi. Mais bon, c'est la vie hein. D'ailleurs, je ne sais pas lequel à des taches vilaines dessus. Pas grave, le foie il repousse lui, on peut donc lui en prendre un bout et en faire une brochette.

Alors, vous êtes vous posé LA question, seriez vous prêt à donner un organe à vos proches, tout en étant vivant tous les deux. Un rein par exemple? Votre enfant, votre mari, votre femme, votre frangin? Ah ah. The question. Se faire charcuter, dépecer, pendant des heures, pour donner un bout de soi à la famille. Je veux bien donner à ma fille, mais pas à mon fils? A mon frère pas à ma soeur? A mon père pas ma mère. Oulala ca craint là. Moi je donne. Mais qui en voudra...OU j'échange? Une roupette   contre un morceau de foie? Mais bon vu le foie de mes frangins, ca va pas le faire non plus. Et je vais taper le foie de mes enfants...Bon, reste celui des parents, mais il va falloir le faire un peu décanter avant. C'est mort.

Reste l'imprimante 3D. Car ca marche. Du tissu musculaire a déjà été reproduit. Vertèbres, foie, oreilles, la course à la reproduction est lancée et les progrès permettent d’espérer un coeur humain avant 10 ans...Imaginez vous tranquillement installé à la maison derrière votre bureau, et votre ordi. Tiens, et si je me changeais le cœur...Une cartouche d'encre cellulaire achetée sur le bon coin, un logiciel 3D piraté sur torrent, et vous voilà devenu apprenti sorcier. Est ce toujours de la science fiction, robocop. Ben non.

Revenons à nos moutons car tout cela est bien beau mais aujourd'hui on fait quoi quand il faut changer une pièce du puzzle. Etait il nécessaire que le gouvernement et les assemblées légifèrent pour que cela avance. Faire passer un projet qui va coincer par les professionnels de la santé en premier lieu concerné par le prélèvement d'un organe encore viable après la mort de son propriétaire. Oui car entre la morale, l'éthique, la Foi, la culpabilité, le remord, le besoin, l'accord tacite, le désaccord verbal, il va falloir appliquer la Loi. Lex dura lex, sed lex. Et là, ce n'est pas gagné. 

Ainsi va la vie, enfin celui qui a la chance de vivre. Pour les morts, je vous dirai plus tard.