dimanche 3 novembre 2013

Dis papa, pourquoi ils sont morts les journalistes au Mali?



Ils sont morts pour qu'un jour tu connaisses la vérité. La leur, c'est à dire celle qu'ils auraient ensuite ventilé dans les organes de presse nationale, et internationale.
Ils sont morts et c'est horrible de mourir en faisant son travail. C'est horrible tout simplement de mourir d'une cause autre que celle naturelle, à 110 ans, dans un hospice pour vieillards maltraités, et sans famille car les enfants sont morts depuis longtemps.

Oui, je suis cynique, deux qui la tiennent.

Oui, je le sais.

Je sais aussi que j'ai couru dans les montagnes afghanes avec d'autres soldats anonymes pour aller y retrouver 2 blaireaux qui ont mis dans la merde ces soldats, qui pour certains y ont laissé leur vie. Je sais que d'autres le font, l'ont fait ailleurs, sans un mot, sans réfléchir à pourquoi je le fais, simplement parce que c'est un ordre.Ces mêmes journalistes qui ensuite n'hésiteront pas à écrire un livre sur leur captivité en accusant les forces armées françaises de mensonges ou de ne pas les avoir aidé. Et perdu leur procès.

Je sais qu'il est si bon d'avoir un scoop, une image qui tue. Ça va bien se vendre, ça va faire pleurer la consommatrice devant le journal TV de 20h00 lorsque la Claire parfaitement pomponnée va s'émouvoir de cet enfant explosé, de cette gamine qui meurt dans la boue en direct, de ce bonze qui s'immole au Tibet, de ces congolais qu'on embroche. C'est excitant , l'adrénaline, la peur, le danger, le défi, la défiance et souvent la déraison qu'engendrent ces hormones du risque quand on ne les maîtrise pas, quand on ne connait que le morceau émergé de l'iceberg de merde sur lequel on navigue.

Ils sont morts victime de salopards qui utilisent les faiblesses et la crédulité des impies, qui se servent de la religion comme une arme empoisonnée, de la politique à des fins commerciales, qui n'ont en fait ni Dieu ni Loi, si ce n'est celle de la Barbarie et du  Dollar américain.

Ils sont morts et nous devons respecter ces deux journalistes, et les autres. Tout comme nous devons respecter ceux pour qui l’adrénaline est le métier, pour lequel ils s’entraînent, souffrent et combattent loin de chez eux au péril de leur vie.

Tout comme des journalistes doivent savoir écouter les conseils des experts de la Guerre.

Liberté de la presse, oui! 

Cette même presse qui déclarait le soir même que ces journalistes ont été criblés de balles par leurs ravisseurs, alors qu'ils ont été égorgés comme des porcs dans un terrain vague. 

Cette presse par qui tout et n'importe quoi peut arriver, d'un coup d'éclat à un coup d'état.

Rest in Peace camarades journalistes.

Ainsi va la Vie au Mali.



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