vendredi 20 janvier 2012

Dis papa, pourquoi les enfants ils sont presque nus dans la rue?

A l'heure où nous vivons dans une société de consommation qui ne fait pas la part belle aux plus démunis, ta question mon fils est grave.
Oui des enfants vivent dans la rue. Oui des enfants dorment dans la rue. Oui des enfants travaillent. Oui des enfants se prostituent. Oui des enfants meurent dans les caniveaux avec les rats.

Je me souviens.
Nous étions au Congo Kinshasa. Et cette question était déjà là. Pays de misère pourtant riche, mais aux revenus spoliés par une infime partie des dirigeants, ultra puissants. Nous étions dans notre 4x4, vitres baissées. Et les gosses venaient taper aux carreaux. Avec leur moignon de bras, sur des planches de cul de jattes polyo, ou défoncés à l'essençe ou à la colle, à 5 ans. C'était leur façon de s'évader, de rêver car leurs rêves...Abandonnés par leurs parents car le marabout local avait dit que tous les problémes étaient de leur faute. Et que la seule solution était de les abandonner, de les éloigner défintivement du foyer. Livrés à eux mêmes, ils vivent dés lors en bande, comme des chiens en meute. De temps, quand il y en a trop sur les grands boulevards de Kinshasa, la police ( la fourriére) les ramasse,et les refoule à quelques centaines de kilomètres, avec au passage viols, et disparitions brutales.

Je ne supporte plus voir ces gosses au Cambodge qui travaillent et qui vendent leurs colliers de fleurs, en guenilles, pieds nus, crasseux, quand des dizaines de voiture de dizaines de milliers de dollars leur passent devant. Que faire?

Je ne supporte plus çes jeunes filles qui tapinent le soir dans rues de cette çapitale, proies des plus,lubriques ou détraqués adultes. Et européens comme asiatiques s'y adonnent.

Je n'en peux plus de voir ces mamans brandir leur bébé en faisant la manche, sans apitoyer personne, la chose étnt banalisée.

Et pourtant.

Et pourtant l'avenir d'un pays est bien dans les mains des enfants qui le peuple. Les inégalités ont toujours existées , mais est il normal de les normaliser, ou de ne plus les voir.

Tous les jours, au volant de ma grosse voiture, je les vois, souriant parfois, mendiant. Je les vois taper au carreau pour récupérer quelques miettes de dollars, de riels, qu'ils devront s'empresser de remettre à l'adulte qui les exploite, pas loin d'eux.
Et tous les jours je me dis que ce n'est pas juste. Je me dis qu'un pays où les enfants sont spoliés de leurs réves d'enfants peut aussi conduire ces mêmes enfants à une violence génocidaire, à la révolution, à la guerre civile.

Et chaque jour quand je les vois en guenilles, je me dis que vous avez de la chance mes enfants.
La chance d'avoir un papa, une maman qui vous aiment.
La chance de dormir dans un lit douillet, au chaud ou au frais quand il le faut.
La chance de boire de l'eau propre, de manger de la viande, de dire non quand vous n'aimez pas ce qu'on vous sert.
La chance d'aller à l'école et d'apprendre sans devenir une bête à abattre car intelligent, donc dangereux pour un inculte au pouvoir.
La chance de pouvoir prendre des médicaments à la moindre anomalie, vite ma maman, je tousse.
La chance de découvrir votre sexualité normalement, c'est à dire sans qu'un gros porc ne vous viole, impunement souvent.
Vous avez de la chançe, ne l'oubliez jamais.

Pour ma part, je pense à vous tous les jours au premier feu rouge, en sortant de chez moi et en allant gagner mon salaire d'expatriés. Et c'est déjà beaucoup, même si vous ne vous apercevez pas...

Ainsi va la vie au Cambodge.

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